Le Professeur Martin C. Akogbeto, face aux médias dans le cadre de la célébration de la journée mondiale du moustique s’est penché sur les moustiques en général, dans le but d’informer le grand public en vue d’une meilleure connaissance des moustiques.
Dans son discours, il a abordé la connaissance des moustiques par la population, leurs rôles négatif et positif dans la biodiversité et la contribution de la communauté scientifique internationale pour lutter contre les maladies qu’ils transmettent à l’être humain.
Il ressort de cet entretien que le commun des mortels a tendance à considérer le moustique sous un angle purement négatif en ne voyant que la nuisance. Un moustique pour les humains, selon lui, c’est une créature agaçante, on voit le moustique comme l’être vivant qui pique, qui prend son repas de sang sur l’homme, sur les animaux. Il est vrai que le moustique inocule des parasites, des bactéries, des virus donc transmet des maladies, mais il faut aussi reconnaître que le moustique joue d’autres rôles dans la biodiversité. Le rôle joué par les moustiques réside dans la pollinisation et le développement des plantes, que l’on observe lors de leur recherche du jus sucré sur les végétaux pour se nourrir. Mais si en plus de ce repas énergétique, la femelle doit se nourrir du sang pour la maturation de ses ovaires, afin de pouvoir pondre des œufs. Autre rôle est que la larve de moustique constitue une proie pour certains êtres vivants comme les poissons, les amphibiens et pour d’autres espèces de moustiques (du genre Toxorhynchites), dont la grosse larve vivant dans l’eau se nourrit des autres laves de moustiques, ce qui est bénéfique pour la régulation de la biodiversité.
La recherche a fait de grands progrès et suffisamment d’innovations. La population a d’abord connu les moustiquaires en percale, ensuite aux moustiquaires au tulle, puis la communauté scientifique internationale après avoir constaté que la moustiquaire protégeait seulement à travers sa barrière physique, a entrepris d’associer la barrière chimique à celle physique, en imprégnant la moustiquaire avec un insecticide. D’où la mise à disposition des moustiquaires imprégnées localement, nécessitant la ré imprégnation après six mois d’utilisation. Cependant, la quasi-totalité de la population ne le faisait pas après les six mois, et la communauté internationale pour remédier à cette situation a demandé aux firmes pharmaceutiques de fabriquer des moustiques imprégnés de longue durée (MILD). C’est ainsi que les MILD du genre Olyset, Permanent, Duranet, Yahe, Yorkool, etc. ont été fabriquées. Malheureusement, les MILD sont confrontées à la résistance des moustiques aux insecticides utilisés pour imprégner les moustiquaires et c’est là un nouveau défi sur lequel il faut faire la recherche et voir comment régler le problème. C’est ainsi que les moustiquaires de nouvelle génération sont nées.